La
scène est douce et charmante
Une
belle femme se réveille
La
femme s’appelle Eva Gonzalès
Le
peintre la représente à l’instant
Le
plus intime qui soit
Le
nombre restreint de couleurs
Permet
de s’attarder sur chacune
Le
regard n’est pas distrait par des détails inutiles
Le
bouquet de fleurs violettes
Est
à sa place dans le vase de verre
Rose
l’album posé de travers sur le meuble
Qui
serait le seul élément purement décoratif
Les
critiques d’art en décideront !
Feuilles
vertes dorures bracelet de perles
Rondeurs
des formes du bras du visage
Du
corps sous le drap
De
la plaque luisante
Cerclée
de jaune
Sur
le sommet du meuble
Les
cheveux que l’on devine
Epais
et soyeux
Sont
avec les sourcils
Et
les yeux
La
seule touche
De
noir foncé
Ibérique
D’une
toile qui dans son ensemble
Laisse
une impression
De
blancheur moelleuse
Mêlée
de rose
Blancs
le drap et l’oreiller
Où
la tête s’appuie mollement
Blancs
les voiles du grand lit
Que
l’on discerne à peine
Le
regard de la femme
Est
sans expression particulière
Tel
est l’instant du réveil
Le
tableau n’a rien de psychologique
Les
lèvres sont d’un rose plus vif
Closes
sur leur secret leur mystère
Il
est clair que cette peinture est un acte d’amour
Frédéric Perrot
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