into
your thoughts
like
a bad debt
that
you can’t pay
Morrissey, The more you ignore me the closer I get
C’était une belle soirée d’été. Silencieusement nous marchions
en nous tenant la main, heureux l’un de l’autre, comme un homme et une femme
peuvent l’être parfois.
À un moment, je ne sais pourquoi ni comment, je me
souviens que dans le lointain sonnait l’angélus, je suis entré par effraction
dans tes pensées ; et ce que j’y ai découvert, m’a déplu…
Comme un amateur d’art soudain projeté dans le tableau
qu’il contemplait un instant auparavant, égaré et ne sachant ce qui m’arrivait,
j’errais clandestinement parmi tes souvenirs et tes secrets…
C’était en un flot rapide, tourmenté, des images qui
n’étaient guère à mon avantage, et des mots sans indulgence qui sans cesse te
revenaient, avant de disparaître, emportés par un violent courant…
Une image parmi toutes et qui, cruelle, précise, ne
laissait aucun doute quant à la nature exacte de tes sentiments pour
moi, me confondit ; et ma rêverie clandestine s’estompant aussi
brutalement qu’elle avait commencé, je me sentis revenir à moi…
« Qu’as-tu ? Tu es tout pâle… »
Tu me regardais et pour la première fois, je
remarquais l’éclat froid de tes yeux et à la commissure de tes lèvres, comme
l’ombre d’une grimace…
Mais je savais tout, je
savais tout, j’avais lu en toi comme en un livre ouvert ; et en prétextant
une légère fatigue, en évoquant machinalement l’air qui s’était soudain si
rafraîchi, je t’ai demandé de rentrer, tout en me répétant que cette belle et
heureuse soirée d’été serait la dernière et que demain, demain tout serait
fini…
Le texte est extrait du recueil autoédité Les heures captives (décembre 2012)
Pour écouter la chanson de Morrissey, extraite de l'album Vauxhall and I (1994)
https://youtu.be/sCBIUK7s0MM
Source image : Open Spotify
Pour écouter la chanson de Morrissey, extraite de l'album Vauxhall and I (1994)
https://youtu.be/sCBIUK7s0MM
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