Eric Doussin |
À peine réveillé
– « Il est troublant d’une certaine manière de penser que l’on peut être
un personnage du rêve de quelqu’un d’autre ; et que l’on pourra l’être
encore, même après sa mort… »
Comme un fantôme
– « Tu m’assures de ton amour, mais je ne serai plus un jour qu’une apparition inexplicable dans
quelques-uns de tes rêves agités… »
Dans le rêve
d’un autre – Il semble sage de ne pas trop réfléchir à la façon dont nous
pouvons apparaître dans le rêve d’un
autre. Il se peut que nous y fassions pâle figure et que l’esprit du rêveur
nous ait percés à jour avec une cruelle lucidité.
Love song –
Cette femme qui ne concevait l’amour qu’un peu hystériquement, souhaitait selon
ses dires hanter son amant. Elle y
parvint et souvent il rêvait d’une éolienne ;
c’est-à-dire, malgré la beauté du mot, une machine bruyante, qui « brasse
du vent »… Et, au réveil, désireux de lui plaire et de l’amadouer, il lui
disait en l’embrassant : « J’ai encore
rêvé de toi… »
Ou :
« J’ai rêvé de toi cette nuit… N’insiste pas, je préfère ne pas en parler.
Ce n’était en rien un rêve érotique !
»
Phrase de
rêve : « J’ai cru voir un fantôme… » Certes… Mais dans le rêve
même, tu n’ignorais pas que la jeune femme que tu regardais danser, est morte
depuis des années…
Présence
posthume – On ne survit peut-être que dans la pensée et les rêves des autres… Ces
rêves qui de façon si déroutante, abolissent la mort et où festoient les
disparus et les vivants… Cette présence
posthume le plus souvent trouble le rêveur, qui a conscience que quelque
chose ne va pas ou que quelqu’un ne devrait pas être là… Et, agité par
l’angoisse, le rêve se met à trembler, avant de s’effondrer dans la vase du
réveil… Mais parfois, ayant tout oublié, le rêveur ressent une incompréhensible
joie. Autour de la table, tous ses amis sont là, il n’en manque pas un seul…
Frédéric Perrot – Mars 2019
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