« Les métaphores sont l’une des choses qui me font désespérer
de la littérature.»
Franz Kafka, Journal, 6 décembre 1921
La rage de ne pas lire est un signe des temps. La grande
Librairie, 31 mai 2023. Articles de Claro et de Yannick Haenel (« Un
lynchage à la télé ») sur cette triste pantomime télévisuelle, au cours de
laquelle des « écrivains » étaient invités à s’exprimer sur des grands
classiques de la littérature, afin de les louer ou de les dézinguer. Les
propos de comptoir ont donc succédé aux propos de comptoir, en particulier sur Le
Rouge et le Noir de Stendhal et La Métamorphose de Kafka. Fausse
impertinence et vulgarité satisfaite, tapageuse…
Mais nul n’a noté, il me semble, qu’à l’exception de Chloé
Delaume, dont on se demande ce qu’elle venait faire là, aucun des intervenants
ne pouvait sérieusement prétendre au titre d’écrivain. La palme de la bêtise
revenant sans conteste à l’inénarrable Philippe Besson, cet « écrivain de
cour » comme l’écrit poliment un journaliste de Marianne. « Vil
courtisan » eût été plus approprié et expéditif…
Cet imbécile a ainsi affirmé contre toute vraisemblance que
raconter l’histoire d’un homme changé en cafard pendant « deux
cents pages » (sic) revenait à prendre les lecteurs « pour
des débiles », lui-même ayant compris « la métaphore »
dès « la ligne deux ». Quel exploit... On aurait été très intéressé
que ce bel esprit si sûr de ses goûts nous précise la métaphore en question et
nous l’explique… Mais on voit le niveau.
Tout cela sous le regard amusé de l’insipide Augustin
Trapenard, dont tout le monde sait bien, comme dirait Bégaudeau, qu’il
n’ouvre jamais les livres dont il prétend parler.
Frédéric
Perrot
Pour lire l’article de Claro :
https://towardgrace.blogspot.com/2023/06/la-querelle-des-caciques-et-des.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire