Vincent Van Gogh, Le café de nuit (1888) |
Jeté dans l’arène
En regimbant
Tu trébuches malgré toi
Sous la chaude haleine
D’un bouge étouffant
Foule des fins de semaines
Des excités s’en prennent
À d’autres excités
Tu n’es qu’une éponge
Qui de tout s’imprègne
Tu trébuches refuses
Les combats de coqs
Et comment plus tard
Exprimeras-tu
Toute cette eau morte ?
Un gros lourd en marcel
Fait un cours en gueulant
Sur la guerre en Ukraine
Oh le front de taureau
De la bêtise humaine
L’étudiante espagnole
Qui ne veut que danser
Fait mine d’opiner
Et cherche du regard
Quel bellâtre alpaguer
Le gros lourd matador
Épris de sa parole
Tonne souffle pérore
Pour elle pour lui
Pour l’univers entier
Alors que chacun sait
Nul n’ignore senior
Qu’elle ne pipe pas
Un mot de français
No sé no sé no sé…
Tu voudrais être ailleurs
Au sud de nulle part
Et rêves d’une voix
Laissant dans l’air raréfié
Les traces d’un alphabet secret…
En lieu et place de quoi
Comme toujours tu as droit
À la voix de mégère
De pocharde
De la Réalité :
Eh le poète
Arrête tes plans
Sur la comète
Descends de ton nuage
Je suis en sueur
En
nage
Tu me paies un coup
Et peut-être que tu pourras
M’en mettre un plus tard
Si tu tiens debout !
Frédéric Perrot
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