Vincent Van Gogh, Le champ de blé (juin 1888) |
J’ai embrassé l’aube d’été.
Rien
ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres
ne quittaient pas la route du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives
et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.
La
première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats,
une fleur qui me dit son nom.
Je
ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée
je reconnus la déesse.
Alors
je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine,
où je l’ai dénoncée au coq. À la grand-ville
elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur
les quais de marbre, je la chassais.
En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je
l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu son immense corps.
L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.
Au réveil il était midi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire