Louis-René des Forêts |
Une
ombre peut-être, rien qu’une ombre inventée
Et
nommée pour les besoins de la cause
Tout
lien rompu avec sa propre figure.
Si
faire entendre une voix venue d’ailleurs
Inaccessible
au temps et à l’usure
Se
révèle non moins illusoire qu’un rêve
Il
y a pourtant en elle quelque chose qui dure
Même
après que s’en est perdu le sens
Son
timbre vibre encore au loin comme un orage
Dont
on ne sait s’il se rapproche ou s’en va.
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Ces dix vers constituent la fin « ouverte »,
non conclusive des Poèmes de Samuel Wood de l’écrivain français
Louis-René des Forêts (1918-2000), auteur que l’on connaît principalement pour
cet étrange roman « dostoïevskien » qu’est Le Bavard (1946).
L’œuvre poétique de Louis-René des Forêts
est mince, mais en 1967, il fonde la revue L’Ephémère avec Yves
Bonnefoy, André du Bouchet, Paul Celan, Jacques Dupin, Michel Leiris et Gaëtan
Picon.
Source
image : la-croix.com
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