Dormir cent ans… et telle la belle qu’un simple baiser éveille, ouvrir
les yeux sans brusquerie, bercé par de douces visions, des couleurs liquides,
arc-en-ciel que laisse fuir un jet d’eau.
Dormir cent ans… et le corps comme soulagé de son poids de douleurs, un
instant encore se souvenir des innombrables rêves de ce siècle disparu, des
larmes versées, par les heures dissipées.
Dormir cent ans… et telle la belle qu’un simple baiser éveille, se
lever, épousseter d’un geste souple sa robe de soie blanche, éprouver un léger
vertige à se sentir debout et lentement, aller à la fenêtre.
Dormir cent ans… et l’esprit clair, reposé comme seul peut l’être un enfant, écarter le rideau, de l’immense
vitre souffler la poussière, pour embrasser du regard quelque nouvel enfer né
de la folie des hommes.
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Plus que du conte, La Belle au bois dormant,
le texte est un souvenir d’une vision précise en Hollande : cet « arc-en-ciel
que laisse fuir un jet d’eau »…
Il n’est pas impossible non plus que je me
sois souvenu de la chanson du Velvet Underground, Venus in furs : « I
am tired, I am weary/I could sleep for a thousand years/A thousand dreams that
would awake me/Different colors made of tears ».
Le texte appartient au recueil autoédité
Les heures captives (décembre 2012).
Frédéric
Perrot
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