André Breton |
Et
le manœuvre
N’est
pas moins grand que le savant aux yeux
du poète
L’énergie
il ne s’agissait que de l’amener à l’état pur
Pour
tout rendre limpide
Pour
mettre aux pas humains des franges de sel
Il
suffisait que le peuple se conçût en tant que tout
et le devînt
Pour
qu’il s’élève au sens de la dépendance universelle
dans l’harmonie
Et
que la variation par toute la terre des couleurs
de peau et des traits
L’avertisse
que le secret de son pouvoir
Est
dans le libre appel au génie autochtone de chacune
des races
En
se tournant d’abord vers la race noire la race
rouge
Parce
qu’elles ont été longtemps les plus offensées
Les
pustules de la Bête resplendissent de ces hécatombes
de jeunes gens dont se gorge le Nombre
Les
flancs protégés par les miroitantes écailles
que sont les armées
Bombées
dont chacune tourne à la perfection sur sa
charnière
Bien
qu’elles dépendent les unes des autres non
moins que les coqs qui s’insultent à l’aurore
de
fumier à fumier
On
touche au défaut de la conscience pourtant
certains persistent à soutenir que le jour va
naître
De
haute lutte la souffrance a bien été chassée
de quelques-uns de ses fiefs
Et
les distances peuvent continuer à fondre
Certains
vont même jusqu’à soutenir qu’il n’est pas
impossible que l’homme
Cesse
de dévorer l’homme bien qu’on n’avance guère
de ce côté
Cependant
cette suite de prestiges je prendrai garde
comme une toile d’araignée étincelante
Qu’elle
ne s’accroche à mon chapeau
Tout
ce qui vient à souhait est à double face et fallacieux
Le
meilleur à nouveau s’équilibre de pire
Sous
le bandeau de fusées
Il
n’est que de fermer les yeux
Pour
retrouver la table du permanent
Je tiens Signe ascendant pour
l’un de ces chefs-d’œuvre secrets de la poésie du vingtième siècle. Frédéric
Perrot.
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