Elle était déchaussée, elle était
décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs
penchants ;
Moi qui passais par-là, je crus voir une
fée,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir
dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en
triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c’est le
mois où l’on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres
profonds ?
Elle essuya ses pieds à l’herbe de la
rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au
fond des bois !
Comme l’eau caressait doucement le
rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands
roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au
travers.
Source image : Gallimard
Oui nous sommes tous des roseaux éphémères et Hugo un vieux chêne plusieurs fois centenaires...
RépondreSupprimerBelle description d'une naïade... évocateur!
Evocateur est le mot. J'aime particulièrement les trois derniers vers. Merci pour ton commentaire.
RépondreSupprimer