Le
sommeil s’est enfui par le soupirail… Fête de sous-préfecture. Buvettes,
sandwichs, drapeaux, lampions. Les feux d’artifice font la chasse aux étoiles
filantes. Pourquoi veulent-ils tuer le ciel ? demande l’enfant avec
angoisse. Mais le vacarme du bouquet final est tel, que nul n’entend sa timide question.
Puis la foule lasse se disperse mollement, par grappes, par vagues, sous le
regard impavide des forces de l’ordre, dont chacun peut admirer l’équipement et
les armes de guerre.
La
nuit est paisible et silencieuse, comme après une défaite. Aux premières heures
de l’aube, des cris se font entendre en provenance de la cave, où l’étranger en
situation irrégulière a trouvé refuge. Monté sur des caisses, il secoue en
hurlant les barreaux du soupirail. Le scandale est rapidement étouffé sous les
gaz et les coups de matraques. Le maire interrogé par la presse locale se
félicitera le lendemain de cette atmosphère de liesse et de calme, que nul
incident n’est venu troubler.
Frédéric
Perrot
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