dimanche 17 novembre 2019

La politesse de vivre (fragments choisis d'Alain M.)


D’aussi loin que je me souvienne l’on ne m’a jamais enseigné la politesse de vivre.
Donc je ne pratique pas.

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Il est bien loin le temps où l'envie prenait le pas sur la paresse. C’est regrettable car je ne connais rien de plus poétique que l’envie. Son absence est une injure à la vie.

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Chaque jour je m’éloigne un peu plus de l’écriture et je trahis ma mère.

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La peur d’être seul fait faire aux gens à peu près tout et n’importe quoi.

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J’ai renoncé presque à tout. Mais pas encore à vivre.

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Je n’aime pas travailler. Je préfère errer le regard vide ou faire l’amour le cœur lourd.

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Il n’y a rien de plus doux que de régresser.

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J’aimerais bien avoir de temps en temps des chemises et des pantalons aussi bien repassés que celles et ceux de Ian Curtis. Mais c’est comme pour le reste, cela se mérite et il faut en avoir vraiment envie.

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Autrefois, lorsque tu croisais une femme qui te plaisait, tu avais encore le courage de la regarder droit dans les yeux.
Aujourd’hui, tu préfères baisser la tête et te concentrer sur quelque chose de plus réaliste et à ta mesure, comme par exemple rater ta vie en fuyant l’amour.

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Moi je n’ai le désir et la volonté de rien. Ainsi je suis sûr de réussir.

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Vivre le moment présent est au-dessus de tes moyens. Voilà une bonne raison pour ne pas t’aimer.

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Tu n’aurais jamais imaginé finir si hagard, si loin de toi et des hommes.
C’est l'incompréhension la plus totale.

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Tu voudrais revenir au 20ème siècle, rentrer chez toi.




                                                                               Novembre 2019

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