Comme si elle était une
On
parle toujours de la solitude
Comme
si elle était une
Il
en est de toutes sortes
La
solitude du célibataire
N’est
pas celle de l’amant conquis
Qui
n’est pas celle du vieil homme
Dont
le temps est compté
Qui
n’est pas celle du père
Qui
comprend un jour
Qu’il
n’a jamais aimé
Ses
imbéciles de fils
Qui
n’est pas celle de l’artiste
Qui
n’est pas celle de l’ivrogne
Libre
de tituber
Sur
le bord des trottoirs
Qui
n’est pas celle du raté
Qui
n’est pas celle de la femme
Qui
pleure
Dans
la chambre voisine
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Thérapie
J’ai
répété
Je
ne sais combien de fois au médecin
Que
je ne voulais pas être
La
conscience malheureuse de ce temps
J’en
avais assez d’être celui
Qui
dans l’indifférence générale
Annonce
les mauvaises nouvelles
Et
gâche un peu la fête
J’en
avais assez d’endosser
Le
rôle ingrat du prophète de service
Dont
les discours visent mais en vain
À
sortir les êtres de leur torpeur
Le
médecin m’a remercié
M’a
fait signer mon chèque
Et
m’a indiqué l’heure
Du
prochain rendez-vous
Ma
thérapie suivait son cours –
Et
peut-être qu’un jour
Je
serais sauvé !
Les deux poèmes ont été
écrits à l’été 2013. Ce sont ici des versions remaniées. Frédéric Perrot
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