« Il nous est intolérable qu’une
pensée erronée puisse exister quelque part dans le monde, quelque secrète et
impuissante qu’elle puisse être. Nous ne pouvons permettre aucun écart, même à
celui qui est sur le point de mourir. Anciennement, l’hérétique qui marchait au
bûcher était encore un hérétique, il proclamait son hérésie, il exultait en
elle. La victime des épurations russes elle-même pouvait porter la rébellion
enfermée dans son cerveau tandis qu’il descendait l’escalier, dans l’attente de
la balle. Nous, nous rendons le cerveau parfait avant de le faire éclater. Le
commandement des anciens despotismes était : « Tu ne dois pas.» Le
commandement des totalitaires était : « Tu dois. » Notre
commandement est : « Tu es. » Aucun de ceux que nous amenons ici
ne se dresse plus jamais contre nous. Tous sont entièrement lavés. » (George
Orwell, 1984, Troisième partie,
chapitre II)
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