Dans
un monde parallèle
Tout
serait paisible tout serait parfait
Je
ne serais pas né d’un homme et d’une femme
Et
ma mère ne pleurerait pas au téléphone
Mon
épouse ne coucherait pas avec des étrangers
Et
je ne l’entendrais pas gémir sous mon propre toit
Mes
fils et mes filles ne seraient pas morts
Emportés
par un virus créé en laboratoire
Dans
un monde parallèle
Tout
serait paisible tout serait parfait
Je
n’aurais pas l’air d’un Job de supermarché
Gavé
de pilules et d’images pornos
Les
fous furieux et les enfants attardés
Ne
seraient pas autorisés à exercer le pouvoir
De
quelconques crétins ne disposeraient pas de l’arme nucléaire
Les
êtres ne seraient pas considérés comme du bétail
Dans
un monde parallèle
Tout
serait paisible tout serait parfait
L’air
serait respirable et les oiseaux ne tomberaient pas en cendres
Chaque
jour ne ressemblerait pas à une apocalypse médiocre
Dans
un monde parallèle
Où
tout serait paisible tout serait parfait
Je
pourrais m’étendre dans l’herbe rase
Et
en fermant les yeux attendre la fin
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Je ne dirai rien du Livre de Job, qui est pour moi l’un des récits les plus abjects et les plus absurdes de l’Ancien Testament. Le titre, Melancholia, renvoie moins au poème de Victor Hugo qu’au film de Lars Von Trier, 2011, qui, dans sa seconde partie, raconte une fin du monde, l’énorme planète nommée Melancholia venant percuter et pulvériser la Terre. Frédéric Perrot.
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