En hommage à Dino Buzzati (1906-1972)
Silencieuse
sentinelle, que ferais-tu si du sommet de ta solitaire citadelle harcelée par
les vents, soudainement tu apercevais dans le lointain un nuage de poussière,
présage de l’avancée des troupes ennemies ?
Enigmatique
sentinelle, renoncerais-tu alors à ton silence hautain pour souffler dans ton
olifant et prévenir la foule insouciante de tes semblables qui joyeusement
festoient là-bas, au loin, farandole se déroulant à travers les rues de la cité
radieuse ?
Mais
terrible sentinelle aux espoirs déçus, pourquoi gardes-tu le silence et
demeures-tu aussi impassible, alors que tout autour de ta solitaire citadelle,
les troupes ennemies déjà établissent leur campement afin de préparer l’ultime
offensive qui en ruines, laissera l’ancienne cité radieuse ?
Aurais-tu
renoncé à être pour quiconque un secours et en serais-tu venu à considérer avec
une froide indifférence que la cité radieuse mérite ce sombre destin ?
Ah,
terrible sentinelle, qui par désespoir deviens traître à toi-même et à tes
frères !
Le
texte a été écrit au début des années 2000. Frédéric Perrot
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