mardi 17 décembre 2019

Wuthering Heights (Les Hauts de Hurle-Vent)

Emily Brontë


« C’est une chose que je ne puis exprimer. Mais sûrement vous avez, comme tout le monde, une vague idée qu’il y a, qu’il doit y avoir en dehors de vous une existence qui est encore vôtre. A quoi servirait que j’eusse été créée, si j’étais tout entière contenue dans ce que vous voyez ici ? Mes grandes souffrances dans ce monde ont été les souffrances de Heathcliff, je les ai toutes guettées et ressenties dès leur origine. Ma grande raison de vivre, c’est lui. Si tout le reste périssait et que lui demeurât, je continuerais d’exister ; mais si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l’univers me deviendrait complètement étranger, je n’aurais plus l’air d’en faire partie. Mon amour pour Linton est comme le feuillage dans les bois : le temps le transformera, je le sais bien, comme l’hiver transforme les arbres. Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rochers immuables qui sont en dessous : source de peu de joie apparente, mais nécessaire. Nelly, je suis Heathcliff ! Il est toujours, toujours dans mon esprit ; non comme un plaisir, pas plus que je ne suis toujours un plaisir pour moi-même, mais comme mon propre être. Ainsi, ne parlez plus de notre séparation ; elle est impossible, et… »

Emily Brontë, Les Hauts de Hurle-Vent
Traduction : Frédéric Delebecque

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         Ayant commencé de lire un peu par hasard, j’ai très vite été étonné par la violence des situations et celle des passions décrites, puis saisi, emporté par ce sombre roman poétique et métaphysique, dont le préfacier nous rappelle qu’il a été écrit par « une jeune fille secrète et maladive » qui vivait avec ses sœurs, ignorait « tout de la vie, de l’amour », si ce n’est ce qu’elle en avait lu dans les livres… Frédéric Perrot.

Source image : la-croix.com

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