Pétra en Jordanie |
C’est une mer imprévue, d’un bleu admirable, cernée
par de hautes falaises blanches, un blanc de craie maculé çà et là de jaune,
des falaises si hautes que l’on ne peut apercevoir le ciel au-dessus ;
c’est une mer imprévue, inattendue, surgie au détour d’un sentier, d’une route
devenue sentier et poussière, une mer d’un bleu admirable, qui n’est pas de
ce monde, une mer presque immobile, comme un mirage, une illusion, une
peinture où les mouvements complexes de l’eau et des vagues, rendus par les
efforts patients de l’artiste, demeurent sur la toile à jamais figés ; une
mer qui interrompt soudainement le sentier de poussière, et sur laquelle le
promeneur peut aller – ô l’heureuse surprise ! – sans s’y enfoncer,
marcher, sans se noyer, jusqu’à contourner un énorme pan de rocher, dissimulant
un temple et ses colonnades de marbre gris, entre lesquelles apparaissent tour
à tour les ombres furtives d’autres promeneurs solitaires ; ainsi qu’en
face, à flanc de falaise, se détachant de la blancheur de craie de la pierre,
dans la lumière transparente du jour, les portes d’or d’un merveilleux palais,
comme il n’en existe pas… Est-ce là que se cache son jeune amour perdu ?
Est-ce là…
Le
rêveur se réveille en se murmurant, quel beau rêve, quel beau rêve… Avant de
considérer de ses grands yeux ouverts sa triste chambre et sa solitude sordide.
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Je ne suis jamais allé en Jordanie, mais sans doute
que le rêve à l’origine du texte était en partie un souvenir d’une vision
rapide du palais de Pétra dans un film ou un documentaire. Le texte appartient
au recueil autoédité Les heures captives (décembre 2012). Frédéric Perrot
Source image : Geo.fr
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