Eric Doussin |
Une
femme nue assise à un bureau
Note
ses faits et gestes
Une
lampe conventionnelle éclaire son front soucieux
Et
les mouvements nerveux de son stylo à bille
Elle
est un signal symbolique une image implantée
Afin
qu’il se souvienne que son rêve est surveillé
La
fenêtre du salon est ouverte sur un paysage
Sans
commune mesure avec les paysages de l’enfance
Puisse
la vision se stabiliser demeurer immobile
Il
n’y a pas d’amour sans repos
Un
homme surgi dont on ne sait où
Murmure
à son oreille le mot illusion
Le
ventilateur à qui l’on n’a rien demandé
Se
remet à fonctionner
L’homme
constitue malgré tout
Un
obstacle majeur sur le trajet du balcon
Une
main avance une pièce d’échecs
D’invisibles
enceintes diffusent une fausse musique infecte
Quitter
cet espace piégé devient urgent
Quand
la musique cesse une voix explique doctement
Que
le dévergondage de la technique et de la science
A
rendu possibles de tels placements sous surveillance
Mais
ne pourrait-on pas changer une fois de
programme
Faire
taire cette voix pédante et être ailleurs
Dans
un décor moins convenu
Et
plus conforme à son désir
Un
instant seul dans un jardin après la pluie ?
Le texte est extrait du recueil inédit La solitude imaginaire (octobre 2016). Sur un postulat de science-fiction, le texte décrit un rêve contrôlé et manipulé par une puissance extérieure. Frédéric Perrot
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