Jimmy Poussière (Alain M) |
« Il est impossible de
parcourir une gazette quelconque, de n’importe quel jour, ou quel mois, ou
quelle année, sans y trouver, à chaque ligne, les signes de la perversité
humaine la plus épouvantable, en même temps que les vanteries les plus surprenantes
de bonté, de probité, de charité, et les affirmations les plus effrontées,
relatives au progrès et à la civilisation.
Tout journal, de la première ligne à
la dernière, n’est qu’un tissu d’horreurs. Guerres, crimes, vols, impudicités,
tortures, crimes des princes, crime des nations, crimes des particuliers, une
ivresse d’atrocité universelle.
Et c’est de ce dégoûtant apéritif que
l’homme civilisé accompagne son repas de chaque matin. Tout, en ce monde, sue
le crime : le journal, la muraille et le visage de l’homme.
Je ne comprends pas qu’une main puisse
toucher un journal sans une convulsion de dégoût.»
(Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu)
(Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu)
Noté dans mon Journal (octobre 2015)
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