Dessin Birte Hartmann |
« Sans parler de ce qui saute aux
yeux à propos de Moby Dick et qui peut effrayer l’âme de n’importe quel homme,
il y avait une autre image ou plutôt une autre idée terrible d’elle, indescriptible
toutefois, mais qui par, son intensité, dépassait parfois tout le reste ;
quelque chose de mystique, voire d’ineffable, qui désespérait
l’entendement.
Par-dessus-tout, c’est la blancheur de la
baleine qui m’épouvantait. Bien qu’y ayant déjà fait allusion par ailleurs
d’une manière vague du reste, et au hasard de la plume, comment m’expliquer à
ce sujet ?
Il est admis que la blancheur, par sa
pureté, rehausse la beauté de maintes choses naturelles : marbres, laques,
perles ; et il est connu que plusieurs nations ont donné une certaine
prééminence royale à cette couleur sur toutes les autres ; les vieux rois
barbares et grandioses de Pégu, avant tout autre titre se disaient
« Seigneurs des Eléphants Blancs », et les modernes rois du Siam font
figurer sur l’étendard royal ce même quadrupède blanc de neige. »
(Herman
Melville, Moby Dick, chapitre 42,
« La blancheur de la baleine »)
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