jeudi 25 mai 2017

un aller simple

Un aller simple


Comme l’écrivait à peu près Lichtenberg, vous trouverez quelques renseignements sur lui à la rubrique « Ivrognerie ».

Il est des personnes qui n’ont que le mot repos en bouche. À croire que le but ultime de cette vie serait de se reposer…À ce genre de personnes, il serait agréable de suggérer qu’elles auront toute l’éternité pour se reposer.

On ne manquera pas de reprocher à un mélancolique d’en être un ; quitte à le blâmer pour son fatal penchant et sa complaisance à s’y abandonner… Mais on ne reprochera jamais à un enthousiaste de n’être qu’un imbécile.

Nos petites vérités ne nous tuent pas ou trop lentement ou trop tard.

Que la vie n’ait aucun sens, il s’en était convaincu par le raisonnement ; mais, au jour le jour, cela le consternait.

Il se sentait parfois bien seul – Tant tout autour de lui, on ne parlait que de piscines à construire, d’enfants faits ou à faire, de crédit et d’heures supplémentaires, tout cela inscrit dans la perspective encore lointaine d’une retraite méritée.
Il se sentait parfois bien seul, désarçonné par le matérialisme « têtu » de ses contemporains.

De même, il trouvait ridicule que l’on nommât individualiste une société qui ne l’était pas. Il avait de la chance, des individus, il en avait rencontré et connu quelques-uns…

« Finalement on se contente de peu, se disait-il, car, au jour le jour, on oublie que cette vie n’est qu’un aller simple… »  
                                           


                           (janvier 2010 - texte revu mai 2017)





La phrase de Lichtenberg, à laquelle il est fait allusion : « Si je fais un jour une édition sur sa vie, courez vite à l’index aux mots Bouteille et Vanité ; ce sont là les entrées les plus importantes.» (Le miroir de l'âme, Cahier B, 255)





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