Un aller simple
Comme l’écrivait
à peu près Lichtenberg, vous trouverez quelques renseignements sur lui à la
rubrique « Ivrognerie ».
Il est des
personnes qui n’ont que le mot repos en bouche. À croire que le but
ultime de cette vie serait de se reposer…À ce genre de personnes, il serait
agréable de suggérer qu’elles auront toute l’éternité pour se reposer.
On ne manquera
pas de reprocher à un mélancolique d’en être un ; quitte à le blâmer pour
son fatal penchant et sa complaisance à s’y abandonner… Mais on ne reprochera
jamais à un enthousiaste de n’être qu’un imbécile.
Nos petites
vérités ne nous tuent pas ou trop lentement ou trop tard.
Que la vie n’ait
aucun sens, il s’en était convaincu par le raisonnement ; mais, au jour le
jour, cela le consternait.
Il se sentait
parfois bien seul – Tant tout autour de lui, on ne parlait que de piscines à
construire, d’enfants faits ou à faire, de crédit et d’heures supplémentaires,
tout cela inscrit dans la perspective encore lointaine d’une retraite méritée.
Il se sentait
parfois bien seul, désarçonné par le matérialisme « têtu » de ses
contemporains.
De même, il
trouvait ridicule que l’on nommât individualiste une société qui ne
l’était pas. Il avait de la chance, des individus, il en avait rencontré et connu
quelques-uns…
« Finalement
on se contente de peu, se disait-il, car, au jour le jour, on oublie que cette
vie n’est qu’un aller simple… »
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