La liberté
Elle
est venue par cette ligne blanche pouvant tout aussi bien signifier l’issue de
l’aube que le bougeoir du crépuscule.
Elle
passa les grèves machinales ; elle passa les cimes éventrées.
Prenaient
fin la réconciliation à visage de lâche, la sainteté du mensonge, l’alcool du
bourreau.
Son
verbe ne fut pas un aveugle bélier mais la toile où s’inscrivit mon souffle.
D’un
pas à ne se mal guider que derrière l’absence, elle est venue, cygne sur la
blessure, par cette ligne blanche.
Hermétiques ouvriers…
Hermétiques ouvriers
En guerre avec mon silence,
Même le givre vous offense
A la vitre associé !
Même une bouche que j’embrasse
Sur sa muette fierté !
Partout
j’entends implorer grâce
Puis
rugir et déferler,
Fugitifs
devant la torche,
Agonie
demain buisson.
Dans
la ville où elle existe,
La
foule s’enfièvre déjà.
La
lumière qui lui ment
Est
un tambour dans l’espace.
Aux
épines du torrent
Ma
laine maintient ma souffrance.
René Char est
mort le 19 février 1988.
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