lundi 18 septembre 2023

La solitude imaginaire


La pensée des autres

Sans cesse le pénètre

On entre dans sa tête

Comme dans un moulin

On y reste à demeure

Comme des parasites

 

Pourtant

Le menu est maigre

Il n’y a rien à piller

La porte grince un peu

L’endroit est désolant

Son état de ruine

Explique la poussière

Pour la touche réaliste

Ou gothique selon

Les murs se couvrent

De toiles d’araignées

Et les vieilles poutres

La charpente effondrée

De fientes de pigeons

D’un sac de farine éventré

Surgissent d’infâmes choses

Que l’on peine à nommer

Des papillons

Tant leur vol est répugnant

Et tant elles retournent vite

À leur poussière native

 

Il souhaiterait être seul

 

Mais la pensée des autres

Sans cesse le pénètre

On entre dans sa tête

Comme dans un moulin

 

 

      Ce poème a été écrit en 2016. Frédéric Perrot


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