dimanche 26 février 2023

C'est tellement bête que ce doit être vrai (contribution de Sylvia Undata)

 

J’ai proposé à plusieurs personnes de poursuivre si elles le désiraient mon ambitieux programme d’informations entièrement défini par la phrase de Georges Bernanos :  « C’est tellement bête que ce doit être vrai. ». C’est ici la contribution de la poétesse Sylvia Undata. Merci à elle ! (Frédéric Perrot)

 

 

FAITS DIVERS lus dans le journal « On est moins cons qu’on en a l’air »

 

Une centaine de personnes riches souhaitant faire fructifier leur épargne ont décidé d’investir dans des squats pour SDF. Ils deviennent ainsi actionnaires du trust : « What did you expect » qui espère multiplier le nombre de squatteurs en favorisant la pauvreté, ceci avec le soutien actif de la plupart des banques mondiales. Afin que les investisseurs soient bénéficiaires, chaque résident payera une taxe quotidienne sous peine d’être remis sous les ponts manu militari par les animateurs embauchés à moindre coût en service civique. Il est bien sûr interdit aux acheteurs de faire des travaux pour améliorer le confort des résidents ; le but n’étant pas que ceux-ci nagent dans le bonheur. « Voilà un achat cool, a dit l’un des investisseurs, d’un ton soulagé, car j’angoissais beaucoup d’avoir tout cet argent qui dormait sans but. » Si vous êtes intéressés par ce projet, contactez le numéro 666 666 666.

 

Une jeune femme souhaitant prouver que la fraternité entre les cultures est possible, a tenté d’ingérer un couscous de choucroute aux nems, pour prouver que l’on peut tous et toutes vivre ensemble. Elle est morte seule, le foie cédant à l’excès calorique gras, dans l’indifférence générale. Un bel exemple d’humanisme incompris. « N’aurait-il pas été mieux de boire un cocktail vodka-schnaps-rhum-bière-saké, pour atteindre ce type d’extase sociale ? » Telle est la question qu’a posée son voisin à la police, entre deux hoquets, avant de tomber dans l’escalier et d’ainsi bruyamment rendre l’âme. Faut-il déduire de ces faits que rien ne vaut le chauvinisme et la fermeture des frontières ? Je vous laisse juges. Pour moi, tout est dit.

 

Retour des girafes dans les Vosges : Trois promeneurs ébahis se sont trouvés soudain dans ce qu’ils croyaient être une étrange forêt aux troncs orange et bruns. Lorsqu’ils tentèrent de les toucher, les troncs en question se mirent à bouger. Sidérés, les promeneurs levèrent la tête et entendirent clairement une voix forte s’écrier : « Arrête du con, ça chatouille ». Ils reconnurent alors le grand animal qui avait disparu de cette région depuis la préhistoire. Il y en avait tout un troupeau. D’ailleurs toutes les bêtes se mirent à pisser de rire en voyant l’air abruti des humains, arrosant les pauvres bougres. Les victimes sont encore en soin d’urgence post trauma, l’un d’entre eux ayant également contracté un psoriasis géant. Le slogan des écologistes « Mieux vaut une girafe que trois épitaphes » est pour le moins remis en question.

 

PROVERBE DU JOUR (car sans culture il n’est pas d’humains) :

Pierre qui bouse n’en est pas une.

 

CONCOURS PHILO : À quoi sert un millionnaire à l’heure du pouvoir mondial des trusts ?

Les meilleurs textes serviront de tapisseries dans les cellules des incarcérés accusés de vol par frustration consumériste. Ainsi à l’heure de la réinsertion, ils pourront mieux choisir leur camp. Ils s’investiront dans la montée sociale afin d’un jour avoir plus que les autres et apprendront à piétiner les faibles. Ce ne sera que justice et réussite touchante, isn’t it ? Participer à ce concours est donc un acte civique majeur et courageux. Pour y arriver plus vite : Money is all you need (chanson célèbre des Bitcoins) à se répéter en mantra dès l’œil ouvert le matin dans des draps en satin bleu (500€ le m2 chez Merdior).

 



       Le texte à l'origine de cet ambitieux programme est toujours lisible ici :  

https://beldemai.blogspot.com/2023/01/cest-tellement-bete-que-ce-doit-etre.html


jeudi 23 février 2023

Las de cette poésie... (fantaisie, pour Cyril et Elise)

 

« La poésie se fait dans un lit comme l’amour »

                                                       André Breton

 

 

Je suis las de cette poésie d’instituteurs

       Sévères, si sévères !

Leurs leçons sont dépourvues de charme,

Ne provoquent ni rires, ni larmes :

C’est à croire qu’ils n’ont pas appris la couleur !

       Vite, vite servez-moi un verre !

 

Mais le plus ennuyeux est encore à venir –

       Par avance, j’en crève ! 

Ces honnêtes travailleurs ont le sourcilleux désir

De théoriser leur grisaille et leur fatras :

La poésie doit être ceci, la poésie doit être cela…

       Oh, long sommeil sans rêves !

 

Me sourit un matin heureux sans maux de tête

       Sévères, si sévères !

J’ai oublié les noms de ces fichus poètes…

Je songe au corps adoré d’une femme,

À la place que j’aimerais prendre en son âme

Par un beau printemps vif et vert !   

 

 

                                                      Frédéric Perrot

Deux poèmes de René Char (en son hommage)


 

   La liberté

 

Elle est venue par cette ligne blanche pouvant tout aussi bien signifier l’issue de l’aube que le bougeoir du crépuscule.

Elle passa les grèves machinales ; elle passa les cimes éventrées.

Prenaient fin la réconciliation à visage de lâche, la sainteté du mensonge, l’alcool du bourreau.

Son verbe ne fut pas un aveugle bélier mais la toile où s’inscrivit mon souffle.

D’un pas à ne se mal guider que derrière l’absence, elle est venue, cygne sur la blessure, par cette ligne blanche.

 

 

Hermétiques ouvriers…

 

       Hermétiques ouvriers

       En guerre avec mon silence,

 

       Même le givre vous offense

       A la vitre associé !

       Même une bouche que j’embrasse

       Sur sa muette fierté !

 

Partout j’entends implorer grâce

Puis rugir et déferler,

Fugitifs devant la torche,

Agonie demain buisson.

 

Dans la ville où elle existe,

La foule s’enfièvre déjà.

La lumière qui lui ment

Est un tambour dans l’espace.

 

Aux épines du torrent

Ma laine maintient ma souffrance.

 

 

                                                      René Char est mort le 19 février 1988.

 

Toi ou moi (un poème de Pierre Reverdy)

 



Endormi dans cette chambre

Il n’ose plus se réveiller

La peur ferme son rêve noir

Et ses membres

Ne peuvent plus le soutenir

Je t’abandonne il faut partir

Si l’on n’aime bien que soi-même

Je te laisse parce que je t’aime

Et qu’il faut encore marcher

Un jour nous nous retrouverons peut-être

Où se croisent les souvenirs

Où repassent les histoires d’autrefois

Alors tu reviendras vers moi

Nous pourrons rire

Un espoir à peine indiqué

Sous le vent une plainte amère

La voix qui pourrait me guider

A mon approche va se taire

Dans la rue bordée de chansons

Qui jaillissaient par les fenêtres

Au coin des dernières maisons

Nous nous regardions disparaître



La colère des imbéciles remplit le monde (Georges Bernanos)


 

Quatrième de couverture

 

« Le monde est mûr pour toute forme de cruauté, comme pour toute forme de fanatisme ou de superstition », écrit Bernanos en 1938 au moment de la guerre civile espagnole.

« Georges Bernanos écrit avec son intelligence, avec sa sensibilité d’écorché, avec sa rage et son indestructible espérance. On tient là le mouvement secret de ce chef-d’œuvre, livre d’expiation autant que de dénonciation, de contrition et de refus, une catharsis. » (Michel del Castillo)


 

Georges Bernanos, Les grands cimetières sous la lune

Préface de Michel del Castillo

mercredi 8 février 2023

John Steinbeck, Les raisins de la colère (un extrait)


 

Ce vignoble appartiendra à la Banque. Seuls les grands propriétaires peuvent survivre, car ils possèdent en même temps les fabriques de conserves. Et quatre poires épluchées, coupées en deux, cuites et emboîtées, coûtent toujours quinze cents. Et les poires en conserve ne se gâtent pas. Elles se garderont des années.

La décomposition envahit toute la Californie, et l’odeur douceâtre est un grand malheur pour le pays. Des hommes capables de réussir des greffes, d’améliorer les produits, sont incapables de trouver un moyen pour que les affamés puissent en manger. Les hommes qui ont donné de nouveaux fruits au monde sont incapables de créer un système grâce auquel ces fruits pourront être mangés. Et cet échec plane comme une catastrophe sur le pays.

Le travail de l’homme et de la nature, le produit des ceps, des arbres, doit être détruit pour que se maintiennent les cours, et c’est là une abomination qui dépasse toutes les autres. Des chargements d’oranges jetés n’importe où. Les gens viennent de loin pour en prendre, mais cela ne se peut pas. Pourquoi achèteraient-ils des oranges à vingt cents la douzaine, s’il leur suffit de prendre leur voiture et d’aller en ramasser pour rien ? Alors des hommes armés de lances d’arrosage aspergent de pétrole les tas d’oranges, et ces hommes sont furieux d’avoir à commettre ce crime et leur colère se tourne contre les gens qui sont venus pour ramasser les oranges. Un million d’affamés ont besoin de fruits, et on arrose de pétrole les montagnes dorées.

Et l’odeur de pourriture envahit la contrée.

On brûle du café dans les chaudières. On brûle le maïs pour se chauffer – le maïs fait du bon feu. On jette les pommes de terre à la rivière et on poste des gardes sur les rives pour interdire aux malheureux de les repêcher. On saigne les cochons et on les enterre, et la pourriture s’infiltre dans le sol.

Il y a là un crime si monstrueux qu’il dépasse l’entendement.

Il y a là une souffrance telle qu’elle ne saurait être symbolisée par les larmes. Il y a là une faillite si retentissante qu’elle annihile toutes les réussites antérieures. Un sol fertile, des files interminables d’arbres aux troncs robustes, et des fruits mûrs. Et les enfants atteints de pellagre doivent mourir parce que chaque orange doit rapporter un bénéfice. Et les coroners inscrivent sur les constats de décès : mort due à la sous-nutrition – et tout cela parce que la nourriture pourrit, parce qu’il faut la forcer à pourrir.

Les gens s’en viennent armés d’épuisettes pour pêcher les pommes de terre dans la rivière, et les gardes les repoussent ; ils s’amènent dans leurs vieilles guimbardes pour tâcher de ramasser quelques oranges, mais on les a arrosées de pétrole. Alors ils restent plantés là et regardent flotter les pommes de terre au fil du courant ; ils écoutent les hurlements des porcs qu’on saigne dans un fossé et qu’on recouvre de chaux vive, regardent les montagnes d’oranges peu à peu se transformer en bouillie fétide ; et la consternation se lit dans les regards, et la colère commence à luire dans les yeux de ceux qui ont faim. Dans l’âme des gens, les raisins de la colère se gonflent et mûrissent, annonçant les vendanges prochaines.

 

 

John Steinbeck, Les raisins de la colère (extrait du chapitre XXV)

Traduit de l’anglais par Marcel Duhamel et M. -E. Coindreau.


lundi 6 février 2023

Tom Verlaine, Television, Marquee Moon (pour Nicolas)

 

Thomas Miller, alias Tom Verlaine, chanteur-compositeur et guitariste du groupe Television, est mort le 28 janvier 2023. Il s’était choisi ce pseudonyme en référence au grand poète français.  

Marquee Moon, sorti le 8 février 1977, est considéré comme l’un des albums les plus emblématiques de la scène new-yorkaise, si ce n’est de l’histoire du rock.

 

Pour écouter le morceau Marquee Moon : https://youtu.be/g4myghLPLZc

À fréquenter la médiocrité (variation, pour Alain)

 

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même… ». Ce serait bien peu l’aimer !

 

La haine de soi lui tenait lieu de gymnastique intellectuelle. Tous les matins, devant sa glace, il commençait par s’adresser quelques vilaines grimaces, avant de s’insulter vertement. Puis, se composant un visage, il partait à son travail.

 

Détester l’humanité entière est pardonnable, quand on a vingt ans. La misanthropie n’est plus ensuite qu’un vice de l’âge.

 

Ce vieux loup solitaire mène une vie très chaste : il ne couche plus qu’avec sa douleur…

 

Ce sinistre individu n’est qu’un trou noir, qui cherche à vous aspirer dans sa réalité de cauchemar… Je préfère le poison lent de la solitude à la toxicité de certains rapports humains.

 

Dans mes accès de mégalomanie, je me crois le contemporain de personne !... Puis la voisine vient sonner à ma porte, pour me demander gentiment, d’une voix lasse, de baisser le son de la musique.

 

Cet écrivain était déjà un vieux con à vingt ans… Mystère d’un homme qui n’a jamais eu de jeunesse. Par la suite, il confirma largement tous les espoirs que les réactionnaires plaçaient en lui.

 

Il est un esprit rapetisseur… Tout ce qu’il touche, il le rend petit et insignifiant. Telle est son intention. Il souhaite que tout le monde soit aussi médiocre que lui.

 

C’est un homme très occupé : il disperse à tout vent des miettes de son petit univers…

 

Il te sera arrivé tout ce que tu auras écrit. Et comme tu n’as jamais écrit que sur l’échec...

 

Plus sûrement que tout, nous tuent les imbéciles.

 

Je ne veux plus entendre parler de l’amour, ai-je un jour imprudemment écrit… Et l’étonnant est que la vie m’a pris au mot.

 

De jour en jour fatigué, jusqu’à la fatigue finale…

 

Le désir inconscient de mourir se manifeste dans la répétition mécanique de gestes accomplis sans plus y croire…

 

Je ne suis pas désolé pour… Je n’écrirai jamais le moindre mea culpa. Le tribunal intérieur a déjà rendu sa sentence.

 

Maintenir intact le scandale de la mort. Ne pas l’escamoter…


« J’aime pas trop les scènes d’apocalypse.»

La fin du monde, à supposer qu’elle survienne un jour, risque d’être aussi ennuyeuse que tout le reste.

 


                                                                                            Frédéric Perrot

mercredi 1 février 2023

À fréquenter la médiocrité d'un peu trop près (Alain Minighetti, fragments)

 

***

(Elle)

 - Vous, vous êtes vraiment LE FAN des hiboux !

 

(Moi)

 - J’aime beaucoup les femmes également et les hannetons.

 

***

Ton droit à la bipolarité est indéfectible.

 

***

Longtemps j’avais tenté la liberté et la solitude à leur paroxysme, nues, vastes et étendues comme des déserts – et j’avais échoué.

 

***

Brutale est ta maison de petit enfant (les assiettes et les couverts volent un peu trop bas).

 

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Passager de lui-même l’homme rapide bâille aux corneilles.

 

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Si tu ne sais plus parler

Si tu ne veux plus écrire

Tombe amoureux des images

 

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Plutôt que de s’attarder dessus, autant faire fructifier son capital souffrance. 

 

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Une bio ?...

J’ai commencé pas mal de trucs !

 

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Chaissac

Au firmament de couleur

Recroquevillé au chaud

Je suis à l’intérieur

 

***

J’aime pas trop les scènes d’apocalypse.

 

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Fuite en avant la surenchère

En avait laissé

Quelques-uns sur le carreau

 

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Mon ex-femme avait souvent de bons conseils avisés à mon endroit. Je n’ai manifestement pas dû en suivre beaucoup.

 

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Les rapports humains, moi je trouve que cela demande tout de même trop d’efforts.

 

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Le désir, la création et l’ego... le mieux est lorsque l’on en est débarrassé et que l’on peut enfin commencer à voler.

 

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Tu es absent des autres. Et eux, quelle mélodie jouent-ils dans leur tête ?

 

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Les années et les décennies filent vite. Les journées moins.

 

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Bientôt

Tu ne ressembles plus à rien

 

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Par exemple le mot « projet » est substantiellement sorti de ton vocabulaire usuel.

 

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Mesdames, si vous avez du temps à perdre, du temps à vivre, aimez les poètes.

 

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Un mec qui écrit n’a rien d’un mec amoureux

 

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Si cela se trouve tu t’aimes mais tu ne le sais pas encore. Courage !

 

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Prendre son temps ainsi que faire preuve de mauvaise humeur sont des luxes dont on aurait tort de se priver.

 

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Je n’ai jamais été aussi près de l’art que depuis que je m’en contrefiche.

 

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Il est illusoire de vouloir tout expliquer avec des mots même si l’on peut s’y risquer.

 

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À fréquenter la médiocrité d’un peu trop près il est parfois facile d’y succomber soi-même.

 

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L'espoir fait mal au ventre.

 

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Cette excuse-là, « je n'ai pas le temps », c'est absurde non ?!

 

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Entre ce que tu désires, entre ce qu’il se passe réellement et ce que tu crois qu’il se passe, il y a quelques années-lumière.

 

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La nostalgie est néfaste pour la santé. Le romantisme pas moins.

 

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Est-ce bien indispensable de se passionner pour quelqu’un ou quelque chose ?

 

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Le plaisir d’être un « has been » est divin. Plus jeune je n’aurais jamais imaginé cela possible.

 

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Il est si doux de se sentir régresser et en apesanteur.

 

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Et si être « has been Bisounours » c’était en fait être « tendance » !

 

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Hormis certains animaux et petits enfants je ne connais rien de plus délicat que les fantômes.

 

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Le cimetière où sont enterrés ma mère et mes grands-parents je n'y vais pas – j'aime pas l'ambiance !

 

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Je « partage » (ou « poste ») donc je suis. Et cela m’évite d'avoir à penser ou créer.

 

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Ce n’est ni la violence ni la brutalité que je recherche, c’est l’animalité .

 

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La marche pour moi est le divertissement par excellence.

 

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J’adhère parfois à ma connerie et je vieillis bien.

 

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Tu regardes le monde tourner le cul assis sur une chaise et tu comptes les points.

 

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Bien entendu que l’existence des extra-terrestres est prouvée : ce sont nos vieux !

 

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J’ai déjà eu mon heure de gloire mais pour parfaire la supercherie j’en souhaiterais ardemment une seconde.

 

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Être adulte, être parent, être responsable, être inquiet, en permanence.

 

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À propos de cet homme qui semble être revenu de tout, tu te demandes s’il ne s'agit pas là d'une contrefaçon.

 

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La solitude est une drogue dure qui ne réduit pas forcément l’espérance de vie.

 

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Ma première psychiatre était une petite fille innocente. Ainsi je n’ai raté aucun de nos rendez-vous.

 

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Il fit un rêve dans lequel il aimait travailler. Puis comme à l’accoutumée son réveil fut sans but.

 

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Son cœur était devenu si hostile, que pris de peur, même les morts s’en échappaient.

 

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Ta distance est ma distance.

 

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Tu étais sans but et la patience était ta seule gloire.

 

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Tu as cru en tant de chimères que le rêve n’est plus pour toi qu’une punition.

 

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Qui est dans ce cri qui te perdure comme un vagin violé ? Qui suspend le vol des cigognes ?

 

 

 

Alain MINIGHETTI. Fragments, 2020 – janvier 2023