Dans le noir, dans le
soir sera sa mémoire
dans ce qui souffre, dans
ce qui suinte
dans ce qui cherche et ne
trouve pas
dans le chaland de débarquement
qui crève sur
la grève
dans le départ sifflant
de la balle traceuse
dans l’île de soufre sera
sa mémoire.
Dans celui qui a sa
fièvre en soi à qui n’importent
les murs
Dans celui qui s’élance
et n’a de tête que contre
les murs
dans le larron non repentant
dans le faible à jamais
récalcitrant
dans le porche éventré
sera sa mémoire.
Dans la route qui obsède
dans le cœur qui cherche
sa plage
dans l’amant que son
corps fuit
dans le voyageur que l’espace
ronge.
Dans le tunnel
dans le tourment tournant
sur lui-même
dans l’impavide qui ose
froisser le cimetière.
Dans l’orbite enflammée
des astres qui se
heurtent en éclatant
dans le vaisseau fantôme,
dans la fiancée flétrie
dans la chanson crépusculaire
sera sa mémoire.
Dans la présence de la mer
dans la distance du juge
dans la cécité
dans la tasse à poison.
Dans le capitaine des sept
mers
dans l’âme de celui qui lave
la dague
dans l’orgue en roseau
qui pleure pour tout un
peuple
dans le jour du crachat
sur l’offrande.
Dans le fruit d’hiver
dans le poumon des batailles
qui reprennent
dans le fou dans la
chaloupe
Dans les bras tordus des
désirs à jamais inassouvis
sera sa mémoire.
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