Edgar Allan Poe par Eric Doussin |
Je parlerai ici
À titre personnel
Jamais je n’édifie
Le moindre panthéon
Mais j’aime à me sentir
Proche par l’esprit
Du poète qui écrivait
Avec une fierté superbe
Je hais les testaments et je hais les
tombeaux
Et qui aspirant au sommeil jalousait
Le sort des plus vils animaux…
J’aime à me souvenir du Montévidéen
Précoce jusque dans la mort
Et du fuyard de Charleville
Atrocement déçu à vingt ans
La vie est la farce à mener par tous
À cette Famille maudite
S’ajoutent encore Edgar Poe
Le plus lugubre
Des oncles d’Amérique
Et en bout de table
Verlaine le plus humain
Et le plus longuement ivrogne
De ce cénacle clos !
Cette
fantaisie a été écrite en novembre 2015. Baudelaire est le traducteur et l’introducteur
en France d’Edgar Allan Poe. Rimbaud mentionne Poe de façon assez nébuleuse en « surtitre »
d’un poème nommé selon les versions Mémoire ou Famille maudite. Quant
au Montévidéen, Lautréamont, mort à 24 ans, redevenu Isidore Ducasse, dans Poésies
I, il rejette Poe comme une des « Grandes-Têtes-Molles de notre époque »
et le désigne ainsi, au gré d’une liste outrancière et amusante : « …
le Mameluck-des-Rêves-d’Alcool » ! Frédéric Perrot
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