dimanche 24 mai 2020

Ivresse

Giambattista Tiepolo - Kunsthalle, Hambourg


Dans mon rêve, tournoyant tel un farfadet, parmi les masques et les femmes fardées, je cherchais mais sans chercher vraiment, de quoi m’étourdir encore un peu un moment : un verre d’alcool fort de préférence, qui sait de la chair fraîche ou quelque stupéfiant !

Tout m’enchantait et j’adressais à tous et à toutes de grands regards souriants, sans oublier de cligner de l’œil à une laide statue de Diane chasseresse sise sous un parasol vert, en feignant d’admirer les baroques motifs des miroirs et de méditer le curieux aphorisme tracé au-dessus à l’encre noire et dans lequel il était question de miracles, ne s’accomplissant pas…  

Cette conclusion peu à mon goût, je la jugeais légère et emporté par les jeux de l’amour, de l’ivresse, les mouvements désordonnés d’une danse d’un coup devenue générale, je préférais songer à des fragments de vers, des bouts de rimes, aux blancs rideaux du grand lit d’Adeline…



Le texte a été écrit en mai 2011 et revu en avril 2015. Les « blancs rideaux du grand lit d’Adeline » sont empruntés à un poème de Paul Verlaine. Frédéric Perrot.

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