Ce
pays n’est qu’un vœu de l’esprit, un contre-sépulcre.
Dans mon pays, les tendres preuves du
printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains.
La vérité attend l’aurore à côté d’une
bougie. Le verre de fenêtre est négligé. Qu’importe à l’attentif.
Dans mon pays, on ne questionne pas un
homme ému.
Il n’y a pas d’ombre maligne sur la barque
chavirée.
Bonjour à peine, est inconnu dans mon pays.
On n’emprunte que ce qui peut se rendre
augmenté.
Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles
sur les arbres de mon pays. Les branches sont libres de n’avoir pas de fruits.
On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur.
Dans mon pays, on remercie.
----------------------------------
Le poème est extrait du recueil Les Matinaux,
édité en 1950.
René Char se faisait une haute idée de ce
qu’est un poète. Il pouvait...
« A chaque effondrement des preuves
le poète répond par une salve d’avenir. »
René Char |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire