mercredi 8 avril 2020

Au fait, l'ironie est morte

Jean-Paul Sartre


Au fait, l’ironie est morte.

« Il ne faut pas désespérer Billancourt », pensait Sartre juché sur un tonneau.
Devant des ouvriers qui ne comprenaient sans doute rien à ce qu’il racontait.

On n’en sait rien…
C’est une belle image légendaire.

Mais c’est comme dans ce western dont j’ai oublié le nom :
Entre l’histoire et la légende, publie la légende.

Aujourd’hui, c’est plus clair.

L’ironie est morte.

Comme paraît-il elle était bien morte
A New York pendant un bon bout de temps
Après les attentats du 11 septembre.

Comme elle est morte
Après Charlie Hebdo et les attentats du Bataclan où jouait…

Excusez-moi, j’ai oublié le nom de ce groupe assez banal et lourd
Dont le leader expliquait que si les Français avaient un peu plus aimé les armes à feu,
Ils ne seraient pas morts comme des cons…

On oublie tellement de choses : que voulez-vous ?

Aujourd’hui, c’est plus clair.

Ce n’est pas Billancourt qu’il ne faut pas désespérer,
C’est plus de trois milliards d’êtres humains…

Alors on parle, on convoque des experts, on nous chante les bienfaits de la science et de la pharmacie…

L’ironie est morte.

Qui oserait dire qu’applaudir aux fenêtres à vingt heures, c’est juste applaudir
A la destruction des services hospitaliers organisée par les gouvernements successifs depuis…
Je ne sais combien d’années…

« Maintenant, on vous demande de faire des miracles avec des bouts de ficelles… Mais si vous mourez, vous serez des héros !... Et sans doute que le Président vous accordera à titre posthume la Légion d’Honneur… »

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Texte écrit au tout début du confinement. Revu aujourd’hui. Frédéric Perrot.

Source image : Agora-vox

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