« Nous n’avons pas eu d’autre choix que d’exterminer les êtres de ce monde. Nous avons pour la plupart d’entre nous accompli notre devoir sans haine, ni animosité particulière, en vrais professionnels. Tel était le sens implicite de notre mission : faire place nette, afin de pouvoir installer nos instruments de forage qui, depuis lors, fonctionnent à plein régime, extrayant des quantités prodigieuses de minerais rares qui feraient notre fortune, si nous n’étions pas que de simples exécutants. Il y avait même une note confidentielle à l’intention de mon second et moi, qui pour le coup, était fort explicite : Pas de prisonniers. Peut-être ces êtres étaient-ils si rudimentaires qu’ils n’intéressaient même pas nos savants qui d’habitude exigent toujours que soient capturés et ramenés des mondes colonisés quelques milliers de spécimens vivants, afin de pouvoir conduire leurs expériences, leurs terribles expériences que même nous, des mercenaires, ne pouvons imaginer sans frémir. Mon second, qui a des accès de sensiblerie qui m’agacent et m’inquiètent, a eu un mot à ce sujet : Nous les avons tous tués, même les petits, c’est atroce, mais cela vaut mieux que ce que d’autres auraient pu leur faire subir. Il me regardait sans réellement me voir et n’a rien dit d’autre, ne voulant pas se compromettre et prononcer quelque parole séditieuse, qui aurait pu être enregistrée et versée à son dossier : il se méfie de moi, comme je me méfie de lui, avec ses problèmes de conscience… S’il s’imagine en avoir une, c’est ridicule, et s’il recommence à faire des histoires sur la prochaine lune, la prochaine planète, je lui règlerai son compte sans hésiter, sous les yeux des autres, pour l’exemple.»
Frédéric
Perrot
Célinien...
RépondreSupprimerCélinien ? Comment l'entends-tu, mon cher Hugues ? Pas au niveau du "style" ! Mais oui sinon, les personnages sont des fascistes. Tu remarqueras que le narrateur ne cherche même pas à se donner bonne conscience, de conscience il n'en a pas. A la limite, il regrette seulement de ne pas faire partie des riches, des puissants ! A bientôt, on s'appelle !
SupprimerJ'aime beaucoup ce texte! À bientôt!
RépondreSupprimerMerci Alain ! Cela me fait plaisir ! A bientôt
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