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Hambourg |
Chiffe molle
Soudain l’angoisse me saisit et fait de moi une chiffe molle. Je ne vois jamais rien venir, à chaque fois je suis pris au dépourvu : d’un moment à l’autre, je crève brusquement de peur et je succombe à une horrible faiblesse, je trébuche, je vacille, comme si j’avais reçu un coup véritable et je tombe pantelant en travers de mon canapé. L’angoisse est une boxeuse qui vous envoie au tapis en moins d’un round. – Ce n’est pas si mal pour une première punchline. Bravo. 12/20 et trois pouces en l’air ! Vous devriez vous y mettre plus activement, poursuivre dans cette veine, écrire des tweets, publier vos humeurs en temps réel, rentrer dans le jeu, agir enfin, cela vous changerait…
Histoire cousue de fil blanc
Au terme d’une suite de rêves crasseux, je me suis retrouvé dès le matin
précipité dans une histoire cousue de fil blanc. Un message m’attendait sur
mon téléphone. Un message adressé par une femme : je n’en croyais pas mes
yeux. C’était une heure approximative de rendez-vous dans l’après-midi au
centre-ville. Il ne s’agissait pour moi que de répondre afin que cela se
produise ! Et quelque chose dont aussitôt je me fis un champ
immense de rêveries toutes plus favorables pour moi, se passerait dans ma vie.
Mon téléphone dysfonctionna une bonne partie de la matinée. Impossible
d’envoyer un message. Pour je ne sais quelle raison sans doute stupide. Cela
bien sûr m’agaçait prodigieusement. J’avais mal dormi et ce contretemps
d’ordre technologique me rendait furieux, au fur et à mesure que les heures et
les minutes passaient. Enfin vers midi trente, je pus envoyer un message, qui
fut reçu et accompagné d’une réponse encourageante. Tout semblait bien se
passer. Notez bien que l’emploi du passé simple, c’est pour montrer toute
l’absurdité de cette histoire. Bref. Je me suis rendu à l’heure dite au lieu du
rendez-vous, nous nous sommes retrouvés avec plaisir, nous sommes allés nous
installer à une terrasse de café, désireux de faire connaissance et de nous séduire
et de nous charmer l’un l’autre… Mais la longue suite et la rapide fin furent
consternantes.
Frédéric Perrot
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