« On ne peut penser
et écrire qu’assis (G. Flaubert). – Je te tiens là, nihiliste ! Rester
assis, c’est là précisément le péché contre le Saint-Esprit. Seules les
pensées qui vous viennent en marchant ont de la valeur. »
Nietzsche,
Le Crépuscule des idoles
Le surhomme de canapé
Prêt à en découdre
Avec le monde entier
Se laisse volontiers filmer
Devant une bibliothèque
Aux dimensions pharaoniques
Dont les milliers d’ouvrages
Doivent assoir son autorité
Ce dont est capable
N’importe quel imbécile
Onfray ou Pierre-Yves Rougeyron
Comme s’il était difficile
D’accumuler des livres
Mais passons !
Dans ce décor convenu et bourgeois
Notre surhomme de canapé
Oubliant ce que l’on apprend de Nietzsche
En deuxième année
Vomit sa haine de tout et n’importe quoi
Le ressentiment suinte par tous ses
pores
C’est très pénible à voir
Et les mots creux succèdent aux mots creux
Deviennent étirables comme des élastiques
Ou un chewing-gum dégueulasse
Déjà passé par mille et mille bouches…
Une véhémence confuse tient lieu de pensée
Chacun a sa petite boutique
Son explication globale de tous les maux
Soral c’est les juifs quel que soit le
libelle
Onfray Maastricht et la modernité critique
Rougeyron les filles aux cheveux bleus
Les pédales et les bandits de
Bruxelles !
Ce sont des Assis comme les nommait
Rimbaud
Dans leur canapé ou sur un plateau
Des logopathes qui monologuent
discourent
Et s’aiment monologuant d’un vibrant
amour !
Mais quelle soif de désastre
Et quelle soif de sang !
Ils partiraient en guerre
Contre l’humanité entière…
S’ils n’étaient pas séniles
Ou juste impuissants !
Frédéric
Perrot
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire