mardi 5 novembre 2024

La mort n'est rien (poème envoyé par Delphine, merci à elle)


 

La mort n’est rien,

je suis seulement passé, dans la pièce à côté.

 

Je suis moi. Vous êtes vous.

Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.

Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné.

Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait,

N’employez pas un ton différent,

ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.

Priez, souriez, pensez à moi,

priez pour moi.

Que mon nom soit prononcé à la maison comme

il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte,

sans une trace d’ombre.

La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été.

Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées,

simplement parce que je suis hors de votre vue ?

Je ne suis pas loin,

juste de l’autre côté du chemin.

 

 

Depuis une trentaine d’années, ce poème est fréquemment lu lors des cérémonies funéraires. Il est faussement attribué à Charles Péguy (1873-1914). Peu importe l’auteur réel. J’aurais préféré entendre ceci, au cours de la cérémonie à l’église pour mon père le 23 août 2024, que les insanités du Livre de Job. Frédéric Perrot


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