Mon mari m’a battue avec
une ceinture
Ouvragée, qu’il tenait
par le milieu.
Pour toi tout contre la
fenêtre
Je passe la nuit, avec
une lampe.
Voici l’aube. Au-dessus
de la forge
Monte une légère fumée.
Hélas, je suis une triste
captive.
Encore une fois, tu n’as
pas pu venir.
C’est pour toi que
j’accepte cette vie,
Cette vie grise, cette
vie-torture.
Est-ce que tu aimes une
blonde ?
Est-ce une rousse qui
t’attire ?
Comment vous cacher, mes
plaintes ?
Mon cœur est ivre,
sombre, lourd.
D’étroits rayons viennent
s’étendre
Sur le lit qu’on n’a pas
défait.
Anna Akhmatova, Requiem,
Poème sans héros et autres poèmes
Présentation et
traduction de Jean-Louis Backès
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