Quatrième
de couverture
«
Ce qui doit être tu au tribunal sera dit dans un livre. Nos livres sont
infiniment plus audacieux que nous parce que tel un hold-up ils se mijotent à
l’abri des regards. Parce qu’une fois achetés et vaguement lus, ils finissent
sur une étagère, offerts au regard mais fermés, impénétrables, contenu dérobé,
impossible de savoir ce qui se trafique à l’intérieur. »
Un jour de mai 2020, François Bégaudeau échange avec des
camarades, sur son site à la fois personnel et public. Il commet, ce jour-là,
une phrase qui lui vaudra de comparaître en justice pour diffamation à
caractère sexiste et sexuel.
Ça, ce sont les faits.
Ces faits sont l’occasion pour
l’auteur d’Entre les murs et d’Histoire de ta bêtise de
mener un travail d’auto-analyse et un examen profond de nos contradictions
contemporaines. Une fronde railleuse qui laisse place à une réflexion sur nos
affects, l’art et la politique.
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Dans la lignée des excellents Histoire de ta bêtise et Notre joie, François Bégaudeau mêle une nouvelle fois le récit personnel et existentiel – l’expérience du vieillissement, de la fatigue – à l’essai esthétique et politique. Semblant souvent passer du coq à l’âne, Bégaudeau se montre tour à tour cocasse – j’ai beaucoup ri à la lecture de Comme une mule – et féroce. Traîné au tribunal pour une blague comme un personnage de Kundera – le tribunal des réseaux sociaux pouvant se révéler à sa manière parfaitement totalitaire – Bégaudeau ne bat jamais sa coulpe et ne se livre pas au terrible jeu stalinien de l’autocritique : bien au contraire ! Ce nouveau livre est bien un plaidoyer en faveur de l’émancipation de tous et toutes, de l’humour, de la littérature et des arts. Et même si je suis parfois en complet désaccord avec Bégaudeau – il y aurait selon moi beaucoup à redire de sa conception de la littérature qui me semble trop française et héritée du Nouveau Roman, sa détestation de Camus, son goût incompréhensible pour Beckett, etc. – je recommande bien sûr vivement ! Frédéric Perrot.
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