mercredi 25 mars 2020

Un printemps cruel

                                     Le vent d’hiver souffle en avril…
                                               Christophe, Les Mots bleus


Autour de moi c’est l’hécatombe
Le printemps est cruel redistribue les cartes
Des pertes des peines et des séparations
Des mensonges pour escortes
Et des mots des malheurs
Dont on prend l’habitude

Est-ce l’âge
La sagesse qu’on lui prête
Serais-je plus attentif
Au désir qui se lit
Dans les yeux
D’une consolation…

Ce printemps est cruel

Et seuls les cerisiers en fleurs
Témoignent pour la saison…

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Le texte appartient au recueil autoédité Les heures captives (décembre 2012). L’année dernière, j’ai découvert, non sans émotion, un court poème d’Anna Akhmatova, Neige de mai :

« Une nappe transparente s’étend
Sur le gazon frais ; elle fond sans qu’on le voie.
Un printemps cruel, glacial,
Tue les bourgeons qui se gonflaient.
Si horrible est cette mort qui vient trop tôt
Que je ne peux plus voir le monde du bon Dieu.
J’éprouve la douleur que le roi David
D’un geste royal a donnée aux siècles. »


                                                                            Frédéric Perrot, mars 2020

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