mardi 5 décembre 2017

L'amour est mort (accompagné d'un dessin de Jimmy Poussière)

L’amour est mort (dans mes bras)


L’amour est mort dans mes bras. Je me suis allongé près de toi, en songeant que tout, toujours se passe dans une autre pièce, où nous ne sommes pas.

L’amour est mort dans mes bras. J’ai allongé mon fantôme près du tien et dans le fouillis des draps, j’ai cherché la raison de tes soupirs et des mots menteurs murmurés dans l’étreinte.

L’amour est mort dans mes bras au terme de gesticulations contraintes.

L’amour est mort dans mes bras. J’ai allongé mon cadavre près de ton cadavre et ce fut comme si deux agonisants se démenaient en vain. Il n’y avait plus ni soupirs, ni mots menteurs murmurés dans l’étreinte : il n’y avait plus qu’un lourd silence animal et comme en souvenirs d’une vie perdue d’absurdes mouvements…

Lorsque je me suis réveillé, il n’y avait que la douleur, diffuse dans mes membres et terrible à l’arrière de mon crâne. Repoussant les draps, j’ai titubé jusqu’à la lumière du jour… J’ai regardé autour de moi, et j’ai hélas tout reconnu.



 Le texte est extrait du recueil auto-édité Les heures captives (décembre 2012). 
 Frédéric Perrot


Jimmy Poussière

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