vendredi 23 août 2024

Melancholia


Dans un monde parallèle

Tout serait paisible tout serait parfait

Je ne serais pas né d’un homme et d’une femme

Et ma mère ne pleurerait pas au téléphone

Mon épouse ne coucherait pas avec des étrangers

Et je ne l’entendrais pas gémir sous mon propre toit

Mes fils et mes filles ne seraient pas morts

Emportés par un virus créé en laboratoire

 

Dans un monde parallèle

Tout serait paisible tout serait parfait

Je n’aurais pas l’air d’un Job de supermarché

Gavé de pilules et d’images pornos

Les fous furieux et les enfants attardés

Ne seraient pas autorisés à exercer le pouvoir

De quelconques crétins ne disposeraient pas de l’arme nucléaire

Les êtres ne seraient pas considérés comme du bétail

 

Dans un monde parallèle

Tout serait paisible tout serait parfait

L’air serait respirable et les oiseaux ne tomberaient pas en cendres

Chaque jour ne ressemblerait pas à une apocalypse médiocre

 

Dans un monde parallèle

Où tout serait paisible tout serait parfait

Je pourrais m’étendre dans l’herbe rase

Et en fermant les yeux attendre la fin 

 

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Je ne dirai rien du Livre de Job, qui est pour moi l’un des récits les plus abjects et les plus absurdes de l’Ancien Testament. Le titre, Melancholia, renvoie moins au poème de Victor Hugo qu’au film de Lars Von Trier, 2011, qui, dans sa seconde partie, raconte une fin du monde, l’énorme planète nommée Melancholia venant percuter et pulvériser la Terre. Frédéric Perrot.

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