Photographie Pierre Louis Aouston |
Frédéric
Bach lira des extraits de son roman La bascule, dont voici les premières
lignes.
C’est
Amandine qui m’a appris qu’en termes d’économie de l’angoisse, un orgasme vaut
trois xanax. Je savais déjà qu’avec trois xanax, tu peux oublier l’orgasme. Et
les médicaments te détruisent la santé, ne servent qu’à enrichir les labos, ils
l’ont dit à la télé. Et en plus si tu prends trop de médocs, t’as l’air bizarre
quand tu taffes, et tu te fais virer, au revoir le fric, ta femme te quitte,
fin de ta vie sexuelle, et puis t’as honte, au revoir la libido. Le xanax c’est
une sorte de cercle vicieux, la bascule si t’es en bas faut baiser pour
remonter. Donc c‘était très carré dans ma tête, pour vivre longtemps en bonne
santé et avoir de la thune, il faut baiser. C’est le matin, je me réveille je
pense à Amandine.
Amandine
faisait psycho à Paris, et quand nous discutions, elle parlait névroses
psychoses transferts, elle était un peu perdue, elle aimait baiser mais elle
voulait pas que ça se monnaye, c’était pourtant assez courant à l’asile, mais
elle était pas comme les autres nanas, alors je l’ai draguée correct normal, de
temps en temps on arrivait à voler quelques minutes d’intimité aux infirmiers,
puis après on faisait ensemble les trucs de groupe, moi comme j’étais en fac d’arts plas je l’aidais à peindre les trucs dont elle rêvait, des arbres des oiseaux
un peu psychédéliques, et pis en échange quand je revenais de l’entretien avec
le médecin elle me décodait ce qui avait été dit, souvent elle me disait que c’était
positif je sortirai bientôt, c’est juste une grosse névrose un peu limite parfois
mais t’es pas psychotique, alors on était heureux, on était pas amoureux, c’était
trop compliqué je pense pour nous deux, mais bon c’était cool et puis de temps
en temps, si on était pas fatigués assommés par les médocs, on allait se cacher
dans les toilettes et on essayait de jouir ensemble le plus vite possible.
Pour ma part, je lirai des extraits de mon recueil Les Fontaines jaillissantes. Frédéric Perrot.
Mercredis
de la poésie. Au F.E.C., Salle Léon XIII, 17 place Saint-Etienne. Strasbourg.
18h30.
Oui, une belle soirée en perspective. Ils ne devraient pas oser encore changer le protocole d'ici la semaine prochaine ! A bientôt.
RépondreSupprimeréconomisez les lettres et factorisez: Frederic(Bach,Perrot). Non mais allo?
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