vendredi 10 septembre 2021

Le laconisme du bien (pour Guillaume)

 

Musée des Arts et Métiers, Hambourg


 

Les assauts en retour

Les violences soudaines

Les perfides butins

Le serpent de la douleur

Son étrange venin

Nous font vils et mesquins

Avares de nos paroles

Laconisme du bien

 

En ce rêve

La mort incarnée

Est un homme

Au visage glabre

D’une quarantaine d’années

Habillé comme un escroc

Fleur rouge piquée

 

Nos rêves aussi

Sont tissus de clichés

La foule est si dense

Jusqu’à l’insensé

C’est jour de marché

Et l’homme la mort

Se fraie un passage

 

Un brusque sursaut balaie

Tous ces enfantillages

 

La mort n’est pas

Un personnage

 

Mais la frayeur intacte

Accompagne longtemps

 



Ce poème a été écrit en 2016. L’expression très abstraite qui lui donne son titre est de l’ami Guillaume. Elle signifie que lorsque la parole se déploie, c’est rarement pour dire le bien ou même ce qui est aimable en cette vie. Il y a un drame de la parole, qui n’est souvent que bavardage, médisance, redite, délire, monologue, mensonge… Frédéric Perrot.  

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