La
Vérité avant-dernière est un roman de Philip K. Dick publié en
1964, soit deux ans après Le maître du Haut Château. Le roman est censé
se dérouler en 2025. Des millions d’êtres humains vivent comme des esclaves
dans des « abris souterrains », où ils construisent et
réparent des soldats-robots ou « solplombs » comme ils sont
appelés, soutenant ainsi l’effort de guerre. En effet, les deux blocs qui
contrôlent la planète depuis la fin de La Seconde Guerre mondiale, sont
toujours censés être en guerre, une guerre interminable et catastrophique qui a
éclaté en 2010. Grâce à l’alternance des points de vue, le lecteur comprend
rapidement que tout cela est faux : la guerre n’a duré que deux ans, la
planète est certes ravagée, il y a des zones « irradiées »,
toutes les espèces animales ont disparu, mais les millions d’êtres humains qui
vivent dans les « abris » pourraient sans risque remonter à la
surface, les « virus » et maladies délirantes dont on les
menace, n’existant simplement pas. En fait, les deux blocs se sont entendus pour
maintenir l’illusion de cette guerre et la planète est tombée aux mains de
quelques « Seigneurs », au sens féodal du terme, qui règnent
sur d’immenses « domaines » de milliers d’hectares. Les
habitants des « abris » sont les victimes inconscientes des
films de propagande qui leur sont diffusés et présentent les images
d’effroyables batailles menées par les « solplombs » :
ainsi de la destruction de la ville de Détroit ! Ainsi que des discours de
Talbot Yancy, président prétendu du Bloc-ouest et qui assis derrière son bureau
de « chêne » n’est qu’un robot, un « mannequin »
dont les déclarations sont écrites par différents « rédacteurs ». Les « Seigneurs », la caste des « Yancees »
travaillent aussi comme dans 1984 d’Orwell à réécrire le passé,
disposant pour cela d’appareils leur permettant d’envoyer des « objets »
des siècles auparavant. Il existe évidemment des conflits et rivalités entre
les « Yancees » et le roman est entre autres (!) le récit du
complot compliqué ourdi par « l’abominable » Stanton Brose
pour se débarrasser de « l’architecte » Louis Runcible qui
« construit les grands ensembles de conapts » ! Parmi
les « Yancees », seul le pauvre Joseph Adams a des problèmes
de conscience face à l’énormité de la « falsification » et aux
agissements de Stanton Brose pour maintenir les masses dans l’ignorance. C’est
un petit « rédacteur » angoissé et faible, et qui dans sa
belle « villa » souffre de ce qu’il nomme le « brouillard »
« de l’intérieur » : la solitude…
Frédéric
Perrot
Philip
K. Dick, The Penultimate Truth.
Traduction
d’Alain Dorémieux.
On ne saurait mieux dire...
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Ecoute !
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