dimanche 25 octobre 2020

Deux autres extraits de Mosaïques contemporaines


Naufrages
 
Une certaine délicatesse
Exige que nos naufrages
Demeurent inaperçus
 
Nous garderons secrètes
Nos tristesses
Nos défaites
 
Nous resterons discrets
Sur nos souffrances
Nos échecs
 
Mais pour nous-mêmes
Nous en percerons le sens
Comme on perce un abcès
 
 
Tant d’arbres abattus
 
Tant d’arbres abattus
Ne nous contemplent plus
 
Pareils à ces géants déracinés
Du ciel que nous touchions
En silence
Nous avons chu
 
Pour d’obscures raisons
À tant de merveilles
Ont succédé
Tant de jours inféconds
 
Et dans les lits froids
Aux rires d’antan
Les larmes orphelines
 
Tant d’arbres abattus
Ne nous contemplent plus
 
La lune ronde et pleine
Brille pour rien
Dans le soir imbécile
 
Et de tout le temps
Qu’il aura fallu
À la pousse fragile
Pour se hisser au ciel –
 
Nul ne se souvient plus
 
 
Les deux poèmes ont été publiés dans le numéro 7 de la revue Lichen (octobre 2016). Frédéric Perrot.
 
Pour aller lire la revue d’Elisée Bec :
http://lichen-poesie.blogspot.com/


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