dimanche 13 décembre 2020

Comme un sabot

 

Vincent Van Gogh, Vieux paysan près du feu

Pour Guillaume
 
 
Un brin rustique le sabot
Je n’en dirai rien
Je n’ai pas la passion des choses
Ni des chevaux
 
Mais ce soir
Je veux dormir profondément
Comme un sabot
 
Un long sommeil sans rêves
Que pour une fois
Les volets de l’asile de fous
Demeurent clos
 
Je ne veux pas que le sang
Colore la neige
Je ne veux pas des larmes rouges
Ni des seringues hypodermiques
 
Je ne veux pas sentir sur ma peau
Passer le court frisson de la mort
De l’amour selon
 
Je ne veux pas être réveillé
En pleine nuit
Par les cris de la voisine 
Même si ce n’est jamais très long
 
Je veux dormir profondément
D’un lourd sommeil hermétique
Comme un sabot
 


     
Ecrit sur une suggestion de Guillaume et dans la droite ligne de nos conversations sur le sommeil et les rêves, le texte appartient au recueil Mosaïques contemporaines (septembre 2015). Frédéric Perrot.

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