samedi 31 juillet 2021

La vérité avant-dernière

 

Tristesse végétative
Fatigue dégoût
L’une ne va pas sans l’autre
Des rêves inanimés
 
La vérité avant-dernière
A le teint blafard
Du débauché qui rentre à l’aube
Et harcèle encore pour rire
 
Le faux dévot défroqué :
« Très cher ami
Vous n’aviez plus un gramme
D’innocence à perdre
 
Mais cet adolescent vraiment
Qu’espériez-vous
Une épiphanie
Une révélation
 
Un plaisir suspect
Par procuration
À votre âge songez
Que ce n’est pas sérieux ! »
 
Le faux dévot
Qui trimballe avec lui
L’odeur des vieux messieurs
Se rhabille promptement
 
Il souhaiterait répondre
Mais en cette heure cruelle pour tous
La vérité avant-dernière
Est d’un jaune pisseux
 
 

        Malgré son titre, ce texte cynique écrit en 2016 ne doit rien au roman de Philip K. Dick, mais plutôt aux deux premiers vers d’un poème de Rilke (Poèmes en langue française) : « Notre avant-dernier mot/Serait un mot de misère… ». Frédéric Perrot.

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