jeudi 30 mai 2019

Le retour du professeur de danse (Henning Mankell)




Malgré une accumulation de péripéties qui rendent par moments l’intrigue hautement improbable, Henning Mankell parvient une nouvelle fois dans Le retour du professeur de danse à installer une atmosphère sombre et angoissante, hantée par la mort – celle possible du personnage principal, Stefan Lindman, qui se découvre à trente-sept ans atteint d’un cancer de la langue – et le Mal, ce roman étant une histoire de vengeance longtemps différée et qui trouve son origine dans la Seconde Guerre Mondiale… En effet, tandis que dans d’autres romans – Le Chinois, La cinquième femme – Mankell mondialise de façon étonnante la fiction policière, dans celui-ci, il plonge dans les ténèbres de l’Histoire du vingtième siècle et suggère subtilement que la fascination exercée par les idéologies mortifères – l’hitlérisme – ne s’est pas comme par magie évanouie en 1945.
Mais Le retour du professeur de danse demeure avant tout un polar prenant et Mankell a l’intelligence de ne pas oublier ce qui lui importe le plus : l’angoisse de ses personnages faillibles, ordinaires, volontiers dépressifs et qui se retrouvent malgré eux confrontés à ce qu’il peut y avoir de pire dans l’homme…


Henning Mankell, Le retour du professeur de danse
Traduit du suédois par Anna Gibson
Editions du Seuil, avril 2006

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