dimanche 8 novembre 2020

Deux extraits encore de Mosaïques contemporaines

Face au rien qui obsède

 
Confits en dévotion face au rien qui obsède
Parfois à peine écrits les mots dégoûtent sans remède
 
Nous oublions le jour nous oublions l’année
Nous prétendons nouvelles des tristesses passées
 
Tels seront les fragments d’un poème impossible…
 
Un court tic d’orgueil – mon rien vaut bien votre néant 
Puis tout retourne au silence
 
 
Vernaculaire
 
Nos mots sont de piètres véhicules
Le chemin est heurté et la parole difficile
Verse dans les ornières de l’inarticulé
 
De vastes architectures attestent des splendeurs passées
Le vent soulève des essaims de poussière
Le végétal a disparu
Et d’imposantes carcasses animales
Semblent sur l’horizon plat
Des collines éventrées
 
Notre langue lentement devient vernaculaire
 
 
                                                                                   Frédéric Perrot

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