lundi 5 septembre 2022

Un poème de Marc Syren (pour Marie)


 

Le crépuscule descend sur la ville deviens ce que tu es dit le philosophe qu’ai je à ajouter sinon que la tendresse est la mère de la merveille halte au formatage et à l’inertie tout est une question de pulsation écoutez les cuivres et les cymbales jamais sur terre nous n’aurons de plus belle harmonie alors le polygraphe que je suis se baigne dans la fontaine de la joie alors le solaire vient accoster mon bastingage pour révéler aux plus timorés le plain-pied de la jouvence alors je me transforme grâce à la salsa de la pépite et grâce au panache de la traversée vous ai je dit que nous sommes tous des durs à cuire nous qui soit à l’enclume soit à l’abat-jour veillons à la fraîcheur initiale et à la fraternité du désir n’ai je pas lu quelque part que la radicalité défie les échéances pour ne faire qu’un avec la liberté immédiate je vous le répète l’amour du grand large permet l’adresse et le tutoiement j’ai rentré le bois mort pour l’hiver je chante autour de l’âtre personne n’est venu assister à cette éclaircie tant pis cela sera pour moi quand même la source d’un contentement ne rien thésauriser mais faire lever la pâte là où l’âme commence sa forge mais incendier tous les privilèges rassembler les roses rouges et sortir bras nus dans la lumière de l’aube renouvelée.



 

Le poème est extrait de En construisant des cabanes pour les oiseaux de Marc Syren. Editions Lieux-Dits, 2006. Publié également aux éditions de La Bartavelle et du Contentieux, organisateur des soirées Poésies du FEC de Strasbourg, Marc Syren est mort en janvier 2020.

 

Pour lire l’hommage de Mathieu Jung à Marc Syren :


https://poezibao.typepad.com/poezibao/2020/01/disparition-marc-syren-un-hommage-de-mathieu-jung.html


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