Il marche depuis de longues heures… Il a
le ventre vide, ses chaussures lui font mal, il grelotte dans le crépuscule… Il
est épuisé, il titube et dans un ultime effort, il s’écroule parmi les
feuilles, à la lisière d’un bois.
Dans son rêve, il court à la rencontre de
femmes voluptueuses comme il n’en existe pas et qui, en un instant, comme les
tables couvertes d’assiettes alléchantes, se dissipent, fantômes, fumée… Le
laissant seul, désemparé, dans un paysage désolé que survolent d’ignobles
créatures… Ce sont des charognards prêts à fondre et le terrain est abrupt,
accidenté : il court, il trébuche, il manque de tomber dans une crevasse,
d’où surgissent dans un violent désordre quelques-unes de ces créatures
fermement décidées à défendre leur nid… Il recule, il est acculé à une paroi,
une de ces créatures le harcèle à grands coups de bec, il sent son regard
plonger dans l’abîme…
Le malheureux dormeur gémit dans son
sommeil et prononce quelques mots inintelligibles… Oh puissent ses rêves ne pas
l’entraîner trop loin… Puisse-t-il se réveiller…
Le
texte a été écrit en 2006. C’est ici une version retravaillée. Frédéric Perrot.
Mai 2019.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire