mardi 22 mai 2018

Cesare Pavese (Le métier de vivre)


Quelques notes au fil de la lecture  


Celui qui hait (p.164) : « Il faut au moins aimer les choses, pour créer quelque chose. Pour être seul et créer quelque chose. Celui qui hait n’est jamais seul : il est en compagnie de l’être qui lui manque.»

Le repos troublé (p.168) : « La mort est le repos, mais la pensée de la mort trouble tout repos.»

La religion ne disparaîtra pas (p.190) : « La religion consiste à croire que tout ce qui nous arrive est extraordinairement important. C’est précisément à cause de cette raison qu’elle ne pourra jamais disparaître du monde. »

Sur la réussite et l’ambition (p.192) : « Réussir quelque chose, n’importe quoi, est de l’ambition, une sordide ambition. Il est donc logique de recourir aux moyens les plus sordides.»

Sur la lecture (p.217) : « Quand nous lisons, nous ne cherchons pas des idées neuves, mais des pensées déjà pensées par nous, qui acquièrent sur la page imprimée le sceau d’une confirmation. Les paroles des autres qui nous frappent sont celles qui résonnent dans une zone déjà nôtre – que nous vivons déjà – et, la faisant vibrer, ils nous permettent de saisir de nouveaux points de départ au-dedans de nous.»

Sur la guerre (p.240) : « La guerre rend barbare parce que, pour la combattre, il faut se durcir envers tout regret et tout attachement à des valeurs délicates, il faut vivre comme si ces valeurs n’existaient pas ; et, une fois la guerre finie, on a perdu toute latitude de revenir à ces valeurs.»

Sur la poésie et son avenir (p.266) : « Il viendra un temps où notre foi commune en la poésie fera envie.»

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Le métier de vivre est le journal intime qu’a tenu le poète Cesare Pavese de 1935 à 1950. Le journal s'achève le 18 août. Pavese se suicide le 27 août 1950.


Cesare Pavese



Source image : Langhe.net

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